vendredi 30 mars 2012

IN THE SHADOW OF LIFE

L'ombre et la lumiere...La beaute et la laideur...La vie et la mort.

Je vous previens, je suis dans un de ces jours ou j'ai du mal a aimer l'Inde.
Car j'ai (helas) lu le journal une fois de plus et en prime j'ai eu envie de frapper quelqu'un ce matin.
Je vais tenter de faire un coctkail digeste de tous ce fatras, en inserant des trucs droles au travers,
 histoire d'eviter d'etre trop lourde!

Allons-y. D'abord, le noeud de cette chronique, c'est que j'ai assiste a  une mise a mort qui m'a paru cruelle.
Nous etions quatre femmes a marcher autour de la montagne Arunachala, dans le sentier interieur, trajet d'environ deux heures trente a travers des bosquets, une petite foret et des champs. J'ai fait ce circuit plusieurs fois et tout s'est bien deroule. Ce matin-la, mon amie Roma, recemment rasee, a brule ses cheveux sur un rocher. Quand ce fut fini, nous avons sursaute en apercevant un saddhu assez impressionnant (couvert de marques de cendres) qui nous fixait intensement. C'est fou, on aurait jure qu'il n'etait pas la une seconde avant, et qu'il s'est materialise comme par enchantement! Il avait l'air d'un spectre et retrospectivement, il apparait comme un presage funeste (c'est la romanciere en moi qui parle sans doute).

Je marchais en tete et je disais justement a Roma que je trouvais qu'en Inde, la mort etait tres presente. L'ami d'Arun est decede, le touriste Allemand a Varanasi, les buchers funeraires, un masso de Tiru nomme Suresh a perdu sa femme pendant que j'etais la (je voulais prendre rv avec lui mais j'ai laisse tomber en apprenant la nouvelle) Dans le journal: un homme de 60 ans s'est pendu dans une gare, honteux de ne pas avoir assez d'argent pour le mariage de sa fille. Un cas tragique: Imarti, une simple villageoise, a ete tuee par balle devant sa famille. Son ainee avait ete enlevee et vendue pour mille dollars comme esclave sexuelle des annees avant, puis sa plus jeune a ete violee a 15 ans par le chef du meme gang, car elle refusait d'entrer dans le reseau de prostitution. Cette courageuse femme, pauvre et  peu instruite a ete frapper a la porte de plusieurs postes de police pour obtenir de la protection pour sa fille, sans succes. Le mafieux qu'il l'a tuee en plein jour pour la faire taire est un "big shot" qui s'en sortira sans doute sans proces. En passant, aussi religieux qu'ils soient, les Indiens ont un reseau de prostitution hallucinant: on estime a plus de 10 millions de femmes (dont 20% de mineures) celles qui ont le malheur d'etre utilisees ainsi comme de la marchandise.

J'en etais la de mes reflexions quand j'ai entendu des chiens grogner et courir. J'ai d'abord cru qu'ils se chamaillaient entre eux, puis j'ai vu que non: ils etaient excites car ils avaient encercle un jeune daim. Aussitot, j'ai pris une roche dans ma main et j'ai fait un pas en avant, en criant aux filles: est-ce qu'on y va?
Valentina m'a dit : non, ce serait dangereux, ils peuvent se retourner contre nous. Cinq chiens pris de frenesie, dont l'instinct de tueur est exacerbe, en effet ca peut facilement etre brutal si on les contrarie. Je laisse tomber.
Au meme instant, ils ont reussi a jeter le petit animal par terre et ont commence a le mordre en grondant. Nous etions a environ 15 metres, on entendait les cris de detresse du frere de Bambi, c'etait dechirant. Roma s'est mise a pleurer et j'avais la nausee, quelle tristesse! Nous nous sommes eloignees , impuissantes, sous les rales d'agonie du daim . Ce qui me tourmente, c'est qu'au lieu de le prendre a la gorge et de l'achever rapidement, les chiens semblaient s'amuser a le torturer en le mordant aux flancs et aux pattes. Je ne sais donc pas s'ils l'ont mange parce qu'ils avaient faim, ou si c'etait par jeu, ce qui me laisse un malaise. Evidemment, c'est perturbant, on n'a pas l'habitude d'etre temoin de scenes semblables, live, si naturelles soient-elles... Donc coincidence: j'etais justement en train de parler de la mort lorsqu'elle a frappe!

Pour alleger un peu l'atmosphere, je vais vous conter un episode burlesque: Marika est embarree dehors.
J'etais sortie souper chez un ami, et lorsque je suis rentree, passe minuit,  la grille de l'entree du guest house
etait cadenassee. Hum pas super, mais le veilleur est la, juste de l'autre cote de la vitre, couche sur un matelas. Je commence a cogner en parlant doucement, pas de reaction. Je hausse le ton et commence a brasser la grille de fer, toujours rien. Je me mets a varger de toutes mes forces, on croirait que tout va arracher et ca fait un boucan du diable, mais notre homme ronfle comme un bienheureux! Le mec qui a la chambre au-dessus me crie: hey, ca suffit, stop it! Zut.  Je regarde autour de moi: la rue est sombre, je sais qu'il y a des rats et des chiens errants, pas le gout de dormir sur le trottoir... J'ai un eclair de genie: je me resigne a  passer la nuit sur le toit de l'ashram voisin, car ils ne ferment pas leur entree a clef. Je monte l'escalier exterieur en douce, me voila sur le rooftop: pas si mal.  Je regarde autour de moi et m'apercois que les toits des deux batisses sont adjacents, c'est un jeu d'enfant d'enjamber un muret pour finalement etre capable de regagner ma chambre, ouf! La cerise sur le sundae: le lendemain, je conte ma mesaventure a une amie, qui me dit: mais t'as pas la cle de la grille d'entree? Saisie d'un doute, je sors mon trousseau; effectivement, il y a deux cles, he he! (C'est un peu genant mettons!) Je suis parfois lunatique...

Pourquoi ai-je eu envie de frapper quelqu'un ce matin? Apres une nuit dans le train, ce qui n'est jamais tres reposant, je suis de retour a Kovalam, point de depart de mon petit tour de l'Inde. Je suis a l'arret d'autobus, quand je vois un monsieur gras et laid qui me regarde fixement (d'un oeil de merlan frit tout ce qu'il y a de plus huileux) et il taponne quelque chose sous le tissu de son vetement. Je me detourne, croyant qu'il se gratte peut-etre, mais quelques instants plus tard, le doute n'est plus permis, le vieux schnock se masturbe!
Yark! Je n'en reviens  pas qu'il fasse ca impunement devant 20 personnes en plein jour et que tous feignent de ne rien voir! Indignee, je le dis au jeune homme a cote de moi qui me repond, fataliste: on ne peut pas changer les gens... What the f... ??? Dans ce pays on exige que les femmes soient decentes mais les hommes peuvent tout se permettre? Je suis vraiment en colere a present, surtout que quand je me deplace pour ne plus etre dans son champ de vision, l'exhibitionniste se deplace aussi et me mate avec un regard vraiment repugnant, regard mauvais et visqueux  rempli de mepris avec en prime une grimace mi-salace, mi-haineuse. J'hesite  a agir, je ne me souviens plus de mes phrases d'hindi, je suis comme paralysee et me sens vraiment frustree et impuissante. L'autobus arrive, me tirant de cette situation absurde, je monte a bord et me retourne pour lui gueuler: You! Yes you, goonda (bandit), bad man! -tout en brandissant dans ma main ma sandale, injure supreme. Je m'asseois en rageant, tremblante et j'ai des fantasmes de vengeance: j'aurais aime me defouler en le cognant, ce pauvre type malheureux, mais mieux vaut ne pas me creer de mauvais karma et surtout ne pas avoir affaire a la police...

Autre episode drolatique: Marika va au poste de police. Il y a trois jours, je perds mon telephone dans la rue, je sais que je ne le retrouverai pas. Un ami indien me conseille de declarer l'evenement, au cas bien improbable ou quelqu'un ferait un mauvais usage dudit portable, car la carte sim est a  mon nom. Je vais au poste avec Roma, on entre et on parle toutes seules pendant cinq minutes: hellooo? Namaste? Y a quelqu'un?Yes, come in...Un bonhomme tout endormi , dont nous avons visiblement perturbe la sieste digestive, nous ecoute, puis ne comprenant pas ce dont il retourne, nous envoie mollement a l'autre constable, tout aussi inactif aparemment, assis placidement au milieu de piles de papiers epars poses sur une simple table en bois. Aucun telephone ni ordi ou autre signe de modernite en vue, on dirait une vielle salle de classe poussiereuse.
Il parle mieux anglais, mais il n'est pas vite vite. Il n'est surtout pas interesse une seule seconde a nous aider a remplir une declaration, il dit: come back tomorrow et je ne saisis pas la raison qu'il donne, mais c'est clair qu'il a la mega flemme... Par contre, il est tres interesse de savoir a quel hotel nous logeons et il veut le numero de telephone de mon amie! Euh, quoi? Oui, ce bedonnant moustacheros flirte avec les touristes au lieu de remplir ses fonctions. Ok, bye! On sort presque en courant, pouffant de rire.

La vie est comme ca, des hauts et des bas.  Hier dans le train il y avait des dizaines de jeunes soldats en
route pour un entrainement, ils ont ete sympathiques avec moi, tres gentlemen. J'ai eu droit a ma seance de mitraillage de photos (allo paparazzis! Sourire jusqu'a en avoir mal aux joues). J'ai coiffe le beret, avec mes cheveux courts c'etait parfait! L'un d'eux, voyant mon I-pod, voulait que je lui fasse ecouter des chansons anglaises; c'est toujours ca que les Indiens me reclament mais helas j'ai surtout de la musique asiatique ou moyen-orientale! Enteka, ce fut un beau moment.C'etait mignon de les voir se taquiner, si candides qu'on aurait dit des enfants.

En terminant sur une note positive, j'aimerais citer Ramana, il a une belle metaphore concernant les soucis:
"Since the supreme power makes all things move, why shall we, without submitting to it, constantly worry ourselves with thoughts as to what should be done and how...We know that the train carries all load, so after getting on board why should we carry our small luggage on our head to our discomfort, instead of putting it down and feeling at ease?"

Remember my friends, the train carries all loads...Ciao!





lundi 26 mars 2012

Dancer dancing the dance of stillness

Ce titre est un des 108 attributs de Ramana, recites quotidiennement pour lui rendre hommage, a l'endroit ou repose son corps dans l'ashram. Chaque soir vers 17h, de jeunes aspirants moines se rassemblent et psalmodient les louanges de cet etre realise, tandis qu'un autre plus age se charge des gestes rituels tels sonner la cloche, allumer la flamme, verser du lait sur le lingam (symbole du phallus, associe a Shiva). Les devots peuvent mediter assis ou marcher autour du shrine (voyons, comment on dit en francais? monument?), c'est tres agreable de deambuler ainsi au son des voix d'hommes (lequels sont a moitie nus d'ailleurs, ce qui parfois me fatigue un brin!)

Voici d'autres noms donnes a l'aspect divin de Bhagavan Ramana Maharshi:
-With eyes of lotus in full bloom
-Near and dear
-Ocean of  compassion
-Flame of knowledge
-Sun dispelling inner darkness
-Dweller of the Heart

Je pressens que cette chronique sera decousue...Mon mental est calme, la vie s'ecoule tranquillement, ponctuee par les moments de meditation, les marches autour de la montagne et les chai entre amis!

"To be in touch with the flow of life is to be natural, at ease, at peace." -Satsang with Werner.

Recu un beau massage d'une amie allemande, ce fut tres yin, doux, me rappelant que ce corps est un temple sacre, qu'il est relie a la terre mere, ce fut tres benefique. Elle m'a chante ceci (accords Am et G, pour les guitaristes!), un hymne rainbow je crois, qui m'a fait me sentir tres connectee a mon cercle de femmes:
"Woman I am, Spirit I am, I am the infinite within my Soul,
  I have no beginning and I have no end, oh yes I am!"
Cette jeune femme inspirante est une de ces citoyennes du monde: sage femme et masso, elle est sans domicile fixe depuis trois ans et voyage pour aprofondir sa pratique spirituelle; elle est a l'aise partout.
Ce fut une belle rencontre, bien  possible que nos chemins se croisent de nouveau.

Nous avons vecu deux kirtan enflammes dans la meme semaine, merci a Lalita (une autre Allemande), qui menait le tout avec sa grande devotion et son harmonium. C'etait un moment de communion intense de chanter tous ensembles, Indiens et touristes, hommes et femmes de tous ages et de toutes religions.

"Follow your heart, your spontaneous intuitions, and nothing else! Reach to the deepest core of your heart: that is where God lives. "        - Mahadevi, from fear to enlightenment.

Virupasha cave: grotte ou il est bon de s'asseoir en silence, car il y regne une vibration particuliere,
 qui rend plus facile la descente en soi, je veux y retourner... The world within.

Vu des lucioles, des etoiles filantes, des paons majestueux (ils deambulent en liberte dans l'enceinte de l'ashram, leurs cris percants ponctuent les moments de silence); vu des perroquets, et bien sur des singes en bandes .Des gens traient leurs vaches sur le bord de la rue, des coqs s'ebrouent dans les ruelles. Aujourd'hui, moment touchant: un camionneur freine d'un coup sec...pour eviter d'ecraser un poussin minuscule! ( j'etais etonnee qu'il l'ait meme apercu)

Avant-hier, sommes alles a plusieurs chez Tili, une Francaise qui vit ici avec ses enfants depuis 6 ans, elle est extraordinairement simple, naturelle, accueillante et elle a vecu une experience d'eveil qu'elle partage dans un livre qu'elle vient de terminer, que j'aimerais lire un jour. Elle nous a recu comme des rois: cari thai, suivi d'un decadent gateau au chocolat dont le glacage imbibe de brandy nous a tourne la tete! Ce fut un delire collectif de musique improvisee, de chant, de danse, de cris, de vie qui s'exprime! Elle habite une belle petite maison dans un champ, avec deux chevaux dont l'un essaie de mordre, il faut se munir d'un baton! Ce fut un vent de folie bienfaisante et joyeuse, rafraichissante. Tili a un instrument de musique en metal, en forme d'ovni, (je n'avais jamais vu cela avant et j'en ignore le nom), c'est une percussion a plusieurs hauteurs de notes, que l'on frappe avec le bout des doigts et qui rappelle le bruit de gouttes d'eau ou  le son du gamelan...Fascinant!

Ici, on se dechausse avant d'entrer dans les commerces et bien sur l'ashram, ce qui donne lieu a des confusions (des gens distraits se trompent de sandales) ou a des vols...mais pour les locaux, ca porte bonheur de se faire voler ses chappals, it is auspicious, tout comme de marcher dans une bouse de vache d'ailleurs! Quels petits marrants, ces Indiens! Faut faire contre mauvaise fortune bon coeur, n'est-ce pas???

Wow! Je suis en Inde, merveilleux, etonnant! Je suis encore eblouie de me repeter ces mots!
Vous ai-je dit qu'ici, il y a dix heures de coupure de courant a chaque jour? Cela donne un air de fete
 a la ville, puisqu'on doit utiliser les chandelles et lampes de poche, comme au camp de vacances!

J'ai encore lu le journal, j'ai encore failli pleurer et rire parfois, tant c'est stupefiant.
Par exemple, a Mumbai le train de banlieue tue chaque jour une quinzaine de personnes, pcq le gouvernement coupe dans les surveillants de passages a niveau. L'Inde a le plus haut taux d'accidents mortels lies au chemin de fer du monde entier...car les notions de securite ici sont bien vagues et approximatives!  Sur la route, plus de 200 000 personnes meurent chaque annee (en majorite des cyclistes), parce que d'une part 20% des routes sont en bon etat, d'autre part...watch out, c'est le "far west" ici, cote circulation, j'en ai deja parle!
Cote superstitions, tenez-vous bien, des villageois sont en panique car une vielle femme dit avoir entendu et vu des esprits un soir, cogner sur sa maison...Depuis ces braves gens, persuades que leur village est hante, ont du mal a dormir, resultat: ils ont peint des inscriptions protectrices sur leurs murs, font des rituels d'exorcisme et font exploser des petards tous les soirs afin de faire peur aux fantomes en question.

En terminant, si ce pays vous fascine et que vous voulez un bouquin qui est un resume interessant, mettez la main sur India Attitude, deBecky Stephen; c'est un guide des usages et coutumes paru en 2011, mine de renseignements tant historiques qu'actuels, passionnant a lire et pratico-pratique a la fois, pour les visiteurs ou gens qui viennent travailler ici. Ca aide a decrypter les codes de conduite et les valeurs, parfois si radicalement differents des notres.

Une derniere citation qui m'inspire enormement, d'Albert Camus:
LA SEULE FACON DE FAIRE FACE A UN MONDE SANS LIBERTE
EST DE DEVENIR TELLEMENT LIBRE QUE VOTRE EXISTENCE MEME
EST UN ACTE DE REBELLION.

mercredi 21 mars 2012

Emptiness is Fullness

Satsang avec Lisa Cairns- extraits: You are nothing that arises, yet you are that in which all is arising.
Time and space do not exist without thought, and the small "I" does not exist without time and space; "you" and "tomorrow" don't exist if you don't think about them. In Nowness you die...yet nobody is dying. Truth is here, now, non-located,  non-conceptual... Freedom is Space, it is never affected by the phenomenons. Liberation happens in this moment, because this moment is all that exists. Freedom is now. Drop the search!  Awareness, the ultimate I, is the all seeing, all knowing in which everything appears and disappears.
The body and mind are known by Awareness, but sensations and thoughts are not aware of anything! Only that which is knowing is absolute. Awareness is Oneness, it cannot be known by the mind, which is dual. Empty aliveness is omniscient, and "my" consciousness, yours, his, is all God's consciousness, all One.
No Thing is existing separate from it...

Le 15 mars,  jour de mes 40 ans, je suis allee visiter le magnifique temple Arunachaleswar, un des plus vastes de l'Inde. La, j'ai vu un elephant qui pour quelques roupies vous benit du bout de sa trompe sur le sommet de la tete! Une amie allemande m'a offert un deeksha (benediction), rituel effectue dans ma chambre et qui m'a fait du bien: impression de me reconnecter avec mon centre en profondeur, et cette jeune femme si douce que je connais depuis peu me rappelle que mes soeurs d'ame sont partout sur la planete! J'ai recu de nombreuses marques d'affection, cadeaux et souhaits, wow: je suis ici depuis seulement quelques jours et j'ai deja un cercle d'amis, c'est impressionnant! Apres le satsang, j'ai eu l'inspiration de me raser la tete; j'ai demande a Netty (qui a elle aussi la boule a zero) de venir avec moi trouver un coiffeur. Legerete, liberation, je laisse le passe derriere moi! C'est comme se laver le dedans de la tete pour se delester des vieilles idees perimees! Mon menage du printemps, quoi! Ce fut spontane et ca tombe a point question climat, il fait pres de 40C!
Juste apres, un ami est arrive devant moi et m'a dit, en me regardant dans les yeux: savez-vous ou est Marika?!  Il ne m'a pas reconnu, ce fut un moment agreablement etrange. Scott est un New yorkais avec qui j'ai grimpe au sommet de la montagne sacree pour y passer la nuit. Il avait apporte sa guitare, ce fut un moment magique d'etre seuls au sommet, de voir les lumieres de la ville s'allumer et s'eteindre comme une courtepointe electrique (au gre des coupures de courants dans differents secteurs). Nous avons dormi dans un lieu qui fut habite jusqu'en 2008 par un renoncant qui y a medite pendant 17 ans, a tel point qu'il en a perdu l'usage de ses jambes a force d'etre assis en lotus! Donc malgre l'armee de moustiques assoifes et de rongeurs en cavale, ce fut agreable et special!

Que dire? Ce matin, vers 6h, j'ai fait pour la troisieme fois le tour de la base de la montagne, avec un petit groupe, nous avons marche en silence et ce fut tres beau .J'ai croise un "baba", un saddhu et en passant a cote de lui j'ai senti son silence interieur me submerger comme une vague, c'etait palpable, puissant et apaisant.
J'ai fait quelques echanges de massage et je crois que je vais etre un peu occupee dans les prochains jours, c'est l'effet domino: le bouche a oreille fonctionne! Je mets mon matelas de lit par terre et je fais surtout du massage thailandais. Ce soir, a nouveau seance de chants devotionnels, puis il y a des au revoirs; des visiteurs quittent Tiru tandis que d'autres arrivent. Je vous laisse, je vais boire un chai bien releve au gingembre pour combattre le feu par le feu!

mardi 13 mars 2012

FROM DUSK TO DAWN

Le 2 mars, arrivee a Puri, village sur la cote, et deniche ma chambre la plus propre a ce jour (Mina est obsessive avec le menage, elle en fait une tendinite a force de frotter, on n'en demande pas tant! ) ca fait du bien quand meme. Me revoila au bord de l'eau, avec le vent et la mer ca aide a supporter la chaleur, ouf!
Je me traine, j'ignore ce que j'ai, mon energie est lourde, je suis constamment fatiguee...

J'ai lu un livre de Mahadevi et cela me ramene a mon desir primordial de trouver cet horizon que je porte en moi, cette liberte absolue, cet amour...reconnaitre  la lumiere en moi et en tout, trouver la paix interieure, realiser ma vraie nature, bref peu importe comment on le nomme, chercher a l'interieur. La quete spirituelle commence les yeux  ouverts et se poursuit les yeux fermes (c'est-a-dire en s'interiorisant en silence pour toucher cettte realite subtile, que l'on peut etiqueter du mot dieu ou inner guru ou la Presence...whatever) C'est pour cela que je suis en Inde, et c'est pour cela que je vis, en fait, meme si par moments j'ai tendance a le releguer au second plan!

Dans ce petit village tranquille et modeste je vais reposer mes nerfs et mes sens exacerbes par Calcutta. Je rencontre une foule de gens interessants: Anna-Lisa, une jeune femme attachante, en plein cheminement spirituel, Kevin, un Francais tres "perche" ( flye), qui s'entretient regulierement avec des etres ascensionnes, materialise des trucs, style genie meconnu de physique quantique  ayant visite la matrice (euh... soit c'est un mystique ou bien  un cas psychiatrique mais a ce stade-ci du voyage je crois que tout est possible) en tout cas on ne s'ennuie pas avec lui! Florence,une femme qui est venue vingt fois en Inde; Carlos, un Peruvien vivant en Espagne, artiste et chaman sur les bords qui m'a donne un super traitement energetique et m'a rappele avec compassion que c'est mon choix et ma responsabilite de mediter et de me connecter au divin; ensuite deux Russes qui fument et boivent tous les soirs mais trippent spiritualite, icones, lieux magiques, etc...L'un d'eux, Anji, grand sec nerveux et verbomoteur, est un ancien joueur de hockey professionnel, puis ex mafieux reconverti en super bon jack; il nous a montre de superbes photos de ses enfants et de son pays, que je n'avais jamais pense visiter mais la il m'a un peu donne le gout...En se quittant, il m'a offert une image pieuse, on reste en contact, qui sait? Son ami Michael, (surnomme mishanti, costaud, zen et peu loquace) et lui etudient en medecine mais se passionnent tous deux pour la guerison alternative, la meditation, etc. Tres colores comme personnages! Ensuite, fait la connaissance de Raidas, un Italien disciple d'Osho qui fait du massage ayurvedique, on s'est fait un echange, nous avons tous deux ete ravis de l'experience. Je me suis remise a me lever tot pour aller mediter sur la plage, et apres seulement deux jours j'ai senti une difference dans mon energie globale et mon humeur.J'ai senti  une reconciliation, une reunification profonde, comme si les parties fragmentees de mon etre se remettaient en place. Laisser mon coeur s'ouvrir, etre receptif, attentif aux signes de la vie, nourrir mon yin et accepter de cheminer un pas a la fois, humblement, sans hate. Ca me sort de ma lethargie!

Visite un village d'artisans, vu des jeunes garcons danser le Gotipua, danse traditionnelle magnifique et acrobatique, ce fut un moment fort qui m'a remplie de joie! Accompagnes de tabla et d'harmonium, ils nous ont donne un spectacle prive improvise, inoubliable!!! Anna et moi arrivons par hasard sur le lieu d'une fete religieuse, nous sommes les seules touristes et on nous nourrit, nous mangeons assis par terre, sur des feuilles de bananier en guise d'assiettes, nourriture succulente et surabondante, on est gavees! Apres, nous avons droit a une seance de paparazzis: bombardees de tous cotes par des gens, hommes et femmes, familles au grand complet qui veulent se faire photographier a nos cotes! Smile! Paneer! (cheese en hindi!) On se sauve presque pour echapper a tant d'affection debordante, puis allons sur une plage lointaine et deserte en scooter, reposant mais retour penible pour la conductrice: a la nuit tombante elle se prend plein de moustiques dans les yeux. Un autre jour, nous louons des velos et roulons environ une demi-heure pour trouver une autre plage, plus accessible et propre. Car la plage pres de l'hotel est bordee par un village de pecheurs qui n'ont pas d'eau courante et tous ces bravent gens chient sur le sable. De plus, la vue que j'ai de mon hotel est un immeuble abandonne, devenu un depotoir a ciel ouvert ou les gens vident leur poubelle; tout cela pourrit sur place au soleil et parfois on en brule un partie, les cochons et les vaches mangent le reste...Medieval comme gestion des ordures, je n'en reviens pas encore. Avis aux nez sensibles, l'Inde frappe fort sur le plan olfactif.

Le 8 mars c'etait le Holi, fete religieuse ou les gens s'aspergent de couleurs, j'ai manque ca parce que j'etais dans le train; d'une part je regrette un peu mais d'autre part j'ai vu des images a la tele, ca parait drole mais ca peut mal tourner aussi: a Mumbai, il y eut environ 200 enfants hospitalises apres avoir fait de graves reactions allergiques a des substances toxiques dans une peinture...c'est dommage. J'ai rigole en regardant les videoclips: autant il y a de la beaute dans les danses et les costumes, autant ca peut etre totalement quetaine dans le cote amour sirupeux, cliches de la femme pure et faible et homme viril, etc...Dans le train pour Chennai, failli me liquefier de chaleur, mal dormi, reflechi a ma vie: envie de faire un menage radical dans mes affaires en rentrant a Quebec, de m'alleger davantage, impression de detricoter le chandail de ma vie pour n'en  garder que les brins essentiel...et laisser aller le reste. C'est la pleine lune et je fais un peu d'insomnie, deux trois jours d'affilee.

Chennai (Madras) est une ville sans charme, la 4e plus grande de l'Inde,donc  retour dans le concerto du vacarme urbain. J'ai du mal a mediter ici, je me sens restless, mal dans ma peau. Envie de manger des sucreries, de compenser mon malaise par la nourriture. Je lis un roman d'amour passionnel qui finit mal (Francoise Sagan), je suis un peu spm, et en prime j'ai une rechute de "loose bowel"; je me sens moche, grosse, boutonneuse, et seule... y a de la joie! Je vais dans un salon me faire teindre les cheveux, la femme est adorable mais pas plus coiffeuse que je suis plombier! Elle me desseche la criniere en laissant la couleur trop longtemps, omet de les laver apres, et la pseudo coupe consiste a prendre de mauvais ciseaux pour me massacrer la frange tout croche, en trente secondes, comme le ferait un enfant! .Je suis quand meme contente de ce contact avec elle, avec peu de mots elle m'explique que son mari la battait et a tente de l'etrangler, elle vit maintenant avec ses parents et ses deux enfants. Quel beau sourire malgre la misere! Je lui ai donne un bracelet. Elle m'a serree fort en partant. Je me sens a la fois heureuse et exasperee! Impuissante.

Mood indigo...Dans le journal: un homme recoit la prison a vie pour avoir incendie a mort sa fille de 15 ans, car il s'opposait a sa liaison avec un jeune homme...parait qu'il est rare que les gens soient condamnes pour crime d'honneur; parfois c'est camoufle en "accident de cuisine" oui  la pauvre femme s'est enflammee en faisant a manger, la maladroite! Il y a de jeunes mariees qui passent a la casserole, si je puis dire, parce que la belle-mere est insatisfaite de la dot! Il y a aussi les maris jaloux qui jettent de l'acide au visage de leur femme (parfois pour adultere ou meme sur un simple soupcon) Dans l'etat du Bengale, il y a aussi un lieu designe sous le nom de: kidney sale capital. Un rein est achete environ 100 000R ( 2000$) et revendu le triple ou le quadruple par des escrocs sans scrupules, percus neanmoins par des messie par de pauvres gens prets a crever pour nourrir leur famille quelques temps... En effet, apres avoir vendu un rein, les gens faiblissent et ne peuvent plus travailler, certains meurent au bout de quelques mois, d'autres vivotent des annees mais quelle vie!Les "intermediaires" sont parfois arretes puis relaches apres quelques mois car les villageois, peu eduques, ne veulent pas temoigner contre eux, apres tout ils ont besoin de cet argent...C'est dur lire le journal en Inde!

Derniere journee , je deambule dans les rues au hasard et moment de grace: un petit groupe d'enfants danse et saute a perdre haleine sur  de la musique a tue-tete/ Je tape des mains, leur souris nous communions dans cette joie simple et instantanee du rythme, de la celebration de la vie...ils sont sales et pauvres mais lumineux. Je vois les meres s'approcher et leur faire signe de me demander des roupies, mais les petits n'ecoutent pas, ils sont tout a leur extase et a leur folie, presque en transe ils transpirent a grosses gouttes, fiers d'etre vus et heureux d'etre reconnus, je leur donne ma bouteille d'eau puis disparais avant que l'argent ne viennent s'immiscer dans ce moment sacre!

Je me coltine mon gros sac dans le bus local pour aller a la plus grande gare de l'Inde, je m'attendais au chaos mais non, en fin de compte je trouve rapidement le quai pour aller a Tiruvannamalai. Je suis un peu a l'etroit dans mon banc mais apres etre sortis de la ville, j'ai droit a de beaux  panoramas ruraux verdoyants.
Je me suis decidee a prendre des antibiotiques, et c'etait une bonne idee car je crois que j'avais chope une bacterie. Depuis que le traitement est fini, je me sens a nouveau moi-meme, plus capable de bouger et m'activer malgre la chaleur. Donc le blues etait en partie du a des causes physiques.

A Tiru, je deniche une chambre a 2$! Crottee, vraiment degueu, mais je l'ai moi-meme nettoyee, fait bruler de l'encens et depuis on dirait un autre lieu! Ca fait du bien a mon budget,  c'est tranquille et de plus je suis a cinq minutes de marche de l'ashram de Ramana Maharshi, sage qui m'inspire enormement. On peut aller et venir a notre guise dans les lieux de meditation, c'est gratuit; il suffit de respecter le silence et le code vestimentaire. Cet endroit est au pied d'Arunachala, montagne sainte pour les hindous, liee a Shiva. A chaque pleine lune des milliers de pelerins font le tour de ce volcan eteint, pieds nus...J'ai manque ca, j'etais a Chennai! Hier j'ai moi-meme fait une randonnee d'environ 11km, ca faisait du bien d'etre dans les arbres et apres, hum je me suis sentie dans un etat second tres special, dur a decrire. Je suis entree profondement en moi-meme, sans dormir, dans un etat sans pensees et sans corps (there was no body there!) et me suis relevee au bout de deux heures rafraichie, paisible et detendue.  Comme si Arunachala me soignait dans l'invisible! Tres agreable en tout cas. Ici aussi je croise plein de gens allumes, riches d'experience de vie, interessants au possible. Certains restent sur place des mois, je comprends pourquoi! L'ashram est supportant pour mediter. J'ai manque Mooji, un enseignant spirituel renomme, mais je le verrai plus tard dans ma vie, si necessaire!

L'autre soir sur le rooftop d'un hotel, chante des bajans (chants devotionnels) avec deux guitaristes, un harmonium une douzaine de personnes... wow je me sentais comme avec le choeur Shantala, c'etait magique avec la lune, la douceur du soir, la fraternite. Me suis liee d'amitie avec Salomao, un Portugais ex ingenieur forestier qui se consacre desormais a fond a la spiritualite, ses amies Laura et Roma, Australiennes; rencontre Madhavan, Iranien vivant ici depuis 15 ans, original semi-ermite ayant quitte la Californie doree pour suivre l'appel de son guru et enfin ce matin en prenant le chai, Shiva, Indien tres philosophe et wise guy...je pourrais continuer des heures mais j'ai faim,  la vessie va m'exploser et la meditation m'appelle!!! Le trivial et le vertical me delogent de mon ordinateur.

Extrait de chanson en finissant: (The Cinematic Orchestra, album Ma fleur, chanson Time and space)

In joy and pain
each one will grow
for wisdom is so much more
than what we know
and every child will find their way
of living their own life story,
day by day....








jeudi 1 mars 2012

A boring day in a beautiful life...(pas de greve pour les gardiens de chevre!)

Eh oui, il y a des moments ou j'en ai un peu marre d'etre sur la route et de ne pas pouvoir lire tranquille cinq minutes sans qu'un enfant me reclame de l'argent ou qu'un homme me drague ou pire encore me fasse une lecon d'histoire (oui oui d'accord les sales Anglais colonialistes, devrais-je ramper afin d'expier pour mes inexcusables ancetres?!) sur un ton condescendant!!! Allez, baya, je suis tres ouverte a apprendre des choses sur ce magnifique pays, mais il y a la maniere..et puis ne venez pas me faire croire que l'Inde est parfaite, yaar!

Oui, c'est une journee comme une salle d'attente de gare, surchauffee,  supeuplee et sans charme. Mais tout de meme, quelle chance d'etre encore en vie aujourd'hui, quel luxe de pouvoir s'emmerder en sirotant du jus de mangue, n'est-ce pas, tandis que de squelettiques viellards courent nu pieds pour quelques cennes, tirant un archaique rickshaw sur les paves brulants de Calcutta.

Le 26 fevrier a Bodhgaya, j'ai vecu un intense moment de paix interieure, ou je me sentais totalement deposee et sereine, et ce au pied meme de l'arbre de la bodhi, un figuier ou Bouddha a perce les voiles qui recouvrent notre essence... Il y avait une assemblee de moines qui psalmodiait a l'unisson, et cela, combine a l'energie incomparable de l'endroit, m'a transporte au-dela de mon petit moi mesquin et ordinaire, dans un apercu de felicite ou je me sentais complete, integree au monde, heureuse sans raison, avec l'illusion que cette fois, c'est pour de bon, ha ha!

Reyas, un jeune homme sympathique dont le pere a une boutique de vetements, nous a presentes  Arun Kumar, un ingenieur dont le pere fut assassine le 25 dec 2011 par des opposants politiques, et les meurtriers ont ete instantanement lynches sur place par la foule....Le pauvre gars avait l'air deprime, il y a de quoi! Son pere etait Vijay Kumar Yadav Hewas, 42 ans, un elu tres respecte representant plusieurs villages et faisant beaucoup pour aider les plus pauvres. Quelle tragedie. ( En passant, la veuve n'a que 32 ans et, traditionnellement,  les femmes ne se remarient pas apres la mort de leur mari...)

Les gens ici sont d'une intensite peu commune. Un soir, un homme emeche nous a confie, a France et moi, qu'il avait tente de se trancher la gorge quand son amie l'a laisse (cicatrice a l'appui). Lire le journal est une source inepuisable d'etonnement, parfois souriant parfois revoltant, on jurerait un roman! Jugez-en par vous-meme, par exemple: un couple hors norme a fait les manchettes en se mariant: lui est riche et a 17 ans et elle est pauvre et agee de ...75 ans.! Tout est possible ici, le meilleur et le pire, le surprenant et le conventionnel.

Du cote du pire, il y a helas de grands pans de la condition feminine. Recemment, une Indienne s'est fait violer ici meme a Calcutta, en rentrant d'une boite de nuit. Au poste de police, c'est elle qui passe a la casserole lorqu'elle tente de porter plainte: que faisiez-vous si tard dans un night club? Vous aviez bu? (on parle ici d'une femme adulte, pas d'une ado!) etc, bref on fait des jokes salaces et on pointe du doigt sa douteuse moralite, comme si elle avait couru apres! Cet incident a fait couler beaucoup d'encre, remettant sur le tapis la vielle mentalite qui reporte sur la victime la honte du crime sexuel. (What the f...?) Ce n'est pas tout, attachez votre tuque, un homme accuse de viol, s" il epouse sa victime, ne sera pas poursuivi en justice, il est simplement absout comme par magie. La logique de cela est que sa femme devient sa propriete, il peut en faire ce qu'il veut, et donc, que le viol ait lieu avant ou apres la ceremonie nuptiale ne change rien, c'est l'impunite pour monsieur! (avez-vous un sac, quelqu'un, j'ai comme une petite nausee...)
Le cote encourageant: un jeune homme de basse caste a recemment fait la manchette pour une noble raison:
sa fiancee ayant ete molestee (marchandise abimee) deux jours avant le mariage, il a courageusement defie la tradition et choisi de se tenir a ses cotes et de se marier quand meme avec elle contre vents et marees, un precedent en ce pays ou la virginite de ces dames vaut aparemment autant  que leur dot.

Vous voulez d'autres faits divers? Des etudiants surpris a tricher lors d'un exam ont eu des coups de batons par des policiers charges de surveiller (dents cassees, contusions sur tout le corps, bonjour la police!). Un jeune homme travaillant de 17 ans, qui fait vivre sa famille depuis que son pere a foutu le camp et qui avait refuse de se faire taxer par des voyous, a ete si severement battu qu'il a manque les exams et donc rate son annee scolaire; 'la foule en colere a pietine la maison des presumes agresseurs...Ouf, sang en ebullition!

Revenons a nos moutons touristiques...
Avant-hier, visite un temple a Kali, que j'aime particulierement, eh bien, deception, c'etait une usine a priere,
a peine entrees on etait ejectees et  hop au suivant, et donations par ici svp, du grand guignol! Enfin.Ce fut agreable de prendre le bus et le metro et de se perdre dans les petites rues residentielles, de voir des sculpteurs a l'oeuvre, de prendre un chai et de bavarder doucement avec les locaux. C'etait jour de greve, donc dix fois moins de brouhaha que d'habitude, tres agreable. Aussi visite le lieu ou mere Theresa a vecu et oeuvre avec tant d'energie et d'humilite...Emouvant de voir sa petite chambre et de relire les faits saillants de sa vie de devouement. Encore aujourd'hui une armee de benevoles continue son oeuvre. Je vous lance en vrac des scenes inhabituelles vues ces jours-ci au quotidien:
-Des hommes en camisole se lavent a plusieurs a la pompe a eau, en pleine rue; certains se brossent les dents, se rasent, se font couper les cheveux ou lavent leur linge ou de la vaisselle, accroupis a meme le trottoir.
-Les gens sechent le linge ou ils peuvent, parfois sur des barbeles, en pleine rue poussiereuse
-Des familles au complet dorment dans la rue ou sur des terre-plein de boulevard
-Ca se racle la gorge et on crache et on pisse ou on veut, la sacro-sainte pudeur concernant les femmes ne  s'appliquant aparemment pas aux hommes, nous avons pu apercevoir quelques membres virils exposes au vent (Deux poids, deux mesures.)
-"Rubber goods for family planning" signifie que l'on vend des condoms ( allo langue de bois!)
-En plein parc du centre-ville, vu des troupeaux entiers de chevres menes par des garcons au travers des joueurs de criquet!
-Quotidien du touriste: on te dit que c'est ouvert mais c'est ferme, (ou l'inverse), que tel truc est proche mais c'est loin (ou vice-versa), que c'est a gauche mais en realite c'est a droite...Ne le prenez pas personnel, la vie est belle pis on frise naturel!!!

Ta-ta!