dimanche 8 avril 2012

People are people

J'ai un probleme de mise en page, on dirait? Le texte que je vois en brouillon est bien aligne et celui qui est publie est vraiment n'importe comment, donc je m'en excuse aupres de vous lecteurs, soyez indulgents...

J'ai vu deux anecdotes etonnantes dans le journal (je me retiens vous savez, je ne le lis pas chaque jour!):
Une adolescente s'est vu refuser le droit de passer ses examens de fin d'annee (ecole catholique) pour avoir mis une photo d'elle en bikini sur Facebook. Un pere, irrite des mauvaises notes de sa fille, l'a obligee a mendier dans la rue pour lui apprendre la vie(!), resultat: elle a ete confiee a l'equivalent de la DPJ et le paternel, qui risque la prison, ne veut plus revoir sa fille car, dit-il,  "elle a sali ma reputation"! Ok il s'en passe des vertes et des pas mures partout dans le monde, mais ces deux cas ont une saveur locale, ca ne pourrait pas se passer a Montreal, mettons!

De retour a Kovalam, dans le Kerala,  point de depart de mon tour de l'Inde et ca fait du bien! Malgre la chaleur, c'est presque une cure de repos. Journee typique: je dors copieusement, (hotel situe dans une zone pietonne, je suis bercee par les criquets et les chants d'oiseau, alleluia!) puis au reveil je vais marcher sur la plage, je fais quelques etirements, un brin de jogging puis je me lance a l'eau, je patauge dans les vagues une heure et je vais ensuite dejeuner. Croyez-le ou non, meme en pleine natation il y a des mecs qui viennent me voir et : Hello! Where are you from? (hey, les petits jeunes de 20 ans, calmez-vous!) Quand le soleil est au zenith, pas quesion de m'y exposer, je me refugie dans un livre ou a l'internet. Je bavarde avec mon ami Unni, qui gere l'hotel, ou avec mes voisins, Sasha et Masha, des crudivores qui trippent yoga...Il y a vraiment une legion de touristes  russes ici et non ils ne sont pas tous alcooliques! Ils ont un accent tres caracteristique qui peut etre charmant. Ensuite, en milieu d'apres-midi, j'ai rendez-vous avec Lalou pour un energique massage, d'ou je sors collante d'huile de coco et aussi odorante qu'une friandise. Parfois j'ai la chance d'avoir aussi le "steambath", c'est une boite en bois, toute simple, avec un presto qui fait de la vapeur; on sue du corps mais on a la tete en-dehors, ce qui rend la chaleur plus supportable que dans un sauna normal et ca detoxifie mes amis! J'ai la peau super douce apres une semaine de ce traitement. En fin d'apres-midi, je retourne nager, je m'amuse jusqu'a ce que le soleil se couche puis je prends une douche et me mets a penser a choisir un resto...Dure vie n'est-ce pas?

Pendant trois jours il y a eu un festival, consacre aux deesses. Musique et  prieres dans des hauts-parleurs (parfois agreable, parfois suant quand le niveau sonore est exagere et que la meme toune joue quinze fois de suite, OM NAMA SHIVAYA!), une procession (que j'ai manquee helas car j'etais sur skype) mais j'ai eu la chance d'assister a une ceremonie assez impressionnante. Un homme, dont j'ignore le titre exact mais qui etait l'officiant (ou le clou de la soiree) etait  torse nu, pare d'un monstrueux collier qui devait peser une demi-tonne et coiffe d'un enorme panneau  representant le visage de la deesse, cet homme plus tout jeune et bedonnant a gagne toute mon  admiration pour son incroyable performance. En effet, accompagne de fringants ados qui jouaient du tambour avec une vigueur et un enthousiasme aparemment inepuisables, notre saint homme a danse, saute, gesticule,  tape du pied, tournoye sur lui-meme tout en se deplacant au milieu de la foule attentive et respectueuse (qui se levait a son passage et joignait les mains en namaste) tout cela pendant deux heures non stop, avec un crescendo dans l'intensite du rituel, appuye par la musique endiablee dont le tempo accelerait ...Assez fascinant, avec un cote primitif; je suis restee jusqu'a la fin bien que ce fut repetitif. Une mini procession d'enfants tenant des banderoles et des ombrelles multicolores suivait le brahmin comme son ombre, et d'autres etaient charges de l'asperger regulierement d'une pluie de petales; a la fin le sol etait couvert d'un tapis jaune et blanc, des milliers de fleurs sacrifiees pour ce moment intense. Vers la fin, notre homme presqu'en transe a lance des trombes d'eau de rose sur la foule ( le lendemain mon vetement sentait encore!), puis nous a offert la poudre rouge que les gens mettent sur leur front, ensuite la flamme: on passe ses mains au-dessus puis on porte les mains a nos paupieres et a notre coeur, en guise de purification ou de communion avec le divin. A la fin, je me demande comment il pouvait encore tenir debout; il etait lui-meme couvert de poudres de toutes les couleurs et son visage avait pris un aspect fantastique, comme un masque.

Un matin, j'ai fait une longue marche pour aller au village voisin acheter un nouveau cellulaire et cela valait le deplacement. Il y avait deux grandes mosquees, une blanche et une vert pomme, on aurait dit une maquette! Puis de nombreux bateaux, des pecheurs en train d'arranger ou de vendre du poisson ou encore de reparer leurs filets tout en discutant,accroupis,  sinon occupes a jouer aux cartes pour de l'argent ou simplement endormis dans un coin. La vie simple, pas facile mais pas compliquee non plus.

J'ai rencontre un touriste Francais qui voyage sac a dos pour un bon bout de temps. Ce qu'il a de special, c'est une jambe artificielle, comme Terry Fox. Il a aussi le sourire franc et une attitude super saine. Il a perdu sa jambe dans un accident de travail et depuis, il a l'independance financiere qui lui permet de faire le tour du monde avec sa copine. Je trouve admirable qu'il soit aussi positif, au lieu de ruminer sa perte il vit a fond sa vie, il marche, il releve des defis...tres .inspirant, merci Yan!

Parenthese: quand je me presente, Marika c'est dur a retenir pour les locaux alors je dis: Maria. Ils aiment ce prenom et instantanement, neuf fois sur dix, ils me chantent "Hey, Maria, hey Maria!" une chanson de Santana, que je ne connais pas mais faudrait que je l'ecoute un jour!

Hier, grimpe au sommet du phare qui  est au bout de la plage, et j'ai admire le vol plane des petits oiseaux de proie, ils avaient l'air si sereins, tellement dans leur element, c'etait magnifique et reposant.
Le soir, c'etait la pleine lune, ca m'a fait penser a ma gang d'amies de Quebec, mes gentilles sorcieres, comme disait Jules. J'aurais bien voulu participer a leur cercle de parole! C'est ce genre de moments qui fait que, bien que je n'aie pas le mal du pays, je me teleporterais volontiers pour une fin de semaine, histoire de voir mes amis et ma chere mere.

Ce soir, je fais un souper italien pour mes amis indiens: pasta alla primavera avec du bon fromage, des legumes, l'huile d'olive, de l'origan et du romarin, j'espere qu'ils vont apprecier! (C'est exotique pour eux).
La, je m'en vais boire un lassi a l'avocat a la sante de mon ami Jean-Francois, dont c'est l'anniversaire aujourd'hui.


1 commentaire:

  1. Marika, Je te lis, je te sens, tes paroles me touchent comme tes mains quand tu masses. Je voyage par toi, merci de partager ton aventure, merci d'être ce que tu es, de vibrer, de te révolter, de t'émerveiller ...
    Le présent de L’instant

    Tu voyages au pays
    Du cari
    Et de Gandhi
    Tu vas à Delhi…

    Où on est égaux
    Hors de l’égo

    Avec détachement
    Dans le recueillement
    Tu t’offres le présent
    De l’instant

    En buvant un thé à la cardamone
    Entourée d’un milliard de personnes
    Bouddha te questionne
    Tu ronronnes

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