Voila la tirade qu'un jeune homme avait lancee a mon amie, quelque part au pays d'Ho Chi Minh, dont c'etait l'anniversaire le 19 mai (branle-bas festif dans les rues ) et cela resume l'impression de "ne faire que passer" ressentie au Vietnam. Je n'ai en effet pas ressenti de coup de foudre pour ce pays.
Le dernier soir, nous avons eu la chance d'etre en agreable compagnie avec Giang, une ravissante jeune femme qui parle un francais impeccable et qui travaille comme guide, fiancee d'un ami quebecois. Ce fut un moment paisible et nous avons pu lui poser des questions, j'espere qu'elle ne nous a pas trouvees trop indiscretes!
Anne et moi nous sommes separees avec des tremolos , elle va me manquer mais on se reverra dans six mois a mon retour a Montreal. Je reviens sur ma derniere journee la-bas, car cela fut intense emotionnellement.
Je suis allee visiter le musee des femmes et cela m'a bouleversee. Des documentaires filmes et des temoignages ecrits, des photos eloquentes, des statistiques qui rentrent dedans. D'abord, les marchandes qui travaillent dans la rue a vendre des fruits ou des souvenirs avec leurs paniers sur l'epaule. Plusieurs font de longues journees pour un maigre salaire (ex:15h pour 2$ de profit), elle doivent souvent laisser leur famille derriere dans leur village natal, se taper la cohue d'Hanoi et vivre a 9-10 dans un logement; resultat elles s'ennuient des enfants pour lesquels elles font ce sacrifice et certaines sont le seul soutien du foyer (veuves ou mari invalide). Aucun avenir autre que la stricte survie, avec un metier ingrat ou il y a beaucoup de competition. Et malgre tout, une grande partie de celles interviewees gardait le sourire. La femme semble vraiment etre un pilier, comme le dit un dicton vietnamien: l'homme construit la maison, la femme construit la famille.
Le mur qui m'a arrachee des larmes: des centaines de photos de femmes agees, marquees par la vie, certaines au regard eteint et resigne, aux rides durcies, mais d'autres avec encore une lumiere et un sourire malgre la souffrance enduree. Ce sont les "meres heroiques", reconnues par la nation pour leurs sacrifices en temps de guerre. Souvent veuves, certaines ont vu leurs neuf ou dix enfants decimes par les conflits armes, et l'etat leur a accorde une aide financiere et humaine pour tacher de compenser leur sort peu enviable. Une femme artiste d'une soixantaine d'annees parcourut le pays a moto pour aller recueillir leurs confidences et faire leur portrait afin de garder la memoire de ce vecu. Je voyais sa compassion et son humanite dans sa facon de les regarder, de leur tenir la main ou de leur toucher le dos avec douceur et chaleur, decidement une femme au grand coeur! Quelle resilience pour survivre a tout ca. Cote patriotique, on celebrait (la on peut penser ce qu'on veut, il y eut de la propagande mais ce que j'admire c'est le courage et l'integrite de ces femmes) l'apport des vietnamiennes a la resistance (envers l'occupation francaise et les americains bien sur). Il y eut des heroines aussi jeunes que 14-15 ans qui ont combattu activement au peril de leur vie pour tacher de conserver l'independance de leur pays. Engagement et determination incroyable pour de centaines de femmes, soldates, infirmieres, espionnes, travailleuses qui creusaient des tranchees ou reparaient des routes endommagees par les bombardements. Ce qui me frappe, c'est a quel point il est ardu de faire descendre les Quebecois dans la rue , de les decoller de leur TV pour aller protester...
Bref je suis sortie de ce musee sonnee, ebranlee.
Le dernier soir, nous avons eu la chance d'etre en agreable compagnie avec Giang, une ravissante jeune femme qui parle un francais impeccable et qui travaille comme guide, fiancee d'un ami quebecois. Ce fut un moment paisible et nous avons pu lui poser des questions, j'espere qu'elle ne nous a pas trouvees trop indiscretes!
Anne et moi nous sommes separees avec des tremolos , elle va me manquer mais on se reverra dans six mois a mon retour a Montreal. Je reviens sur ma derniere journee la-bas, car cela fut intense emotionnellement.
Je suis allee visiter le musee des femmes et cela m'a bouleversee. Des documentaires filmes et des temoignages ecrits, des photos eloquentes, des statistiques qui rentrent dedans. D'abord, les marchandes qui travaillent dans la rue a vendre des fruits ou des souvenirs avec leurs paniers sur l'epaule. Plusieurs font de longues journees pour un maigre salaire (ex:15h pour 2$ de profit), elle doivent souvent laisser leur famille derriere dans leur village natal, se taper la cohue d'Hanoi et vivre a 9-10 dans un logement; resultat elles s'ennuient des enfants pour lesquels elles font ce sacrifice et certaines sont le seul soutien du foyer (veuves ou mari invalide). Aucun avenir autre que la stricte survie, avec un metier ingrat ou il y a beaucoup de competition. Et malgre tout, une grande partie de celles interviewees gardait le sourire. La femme semble vraiment etre un pilier, comme le dit un dicton vietnamien: l'homme construit la maison, la femme construit la famille.
Le mur qui m'a arrachee des larmes: des centaines de photos de femmes agees, marquees par la vie, certaines au regard eteint et resigne, aux rides durcies, mais d'autres avec encore une lumiere et un sourire malgre la souffrance enduree. Ce sont les "meres heroiques", reconnues par la nation pour leurs sacrifices en temps de guerre. Souvent veuves, certaines ont vu leurs neuf ou dix enfants decimes par les conflits armes, et l'etat leur a accorde une aide financiere et humaine pour tacher de compenser leur sort peu enviable. Une femme artiste d'une soixantaine d'annees parcourut le pays a moto pour aller recueillir leurs confidences et faire leur portrait afin de garder la memoire de ce vecu. Je voyais sa compassion et son humanite dans sa facon de les regarder, de leur tenir la main ou de leur toucher le dos avec douceur et chaleur, decidement une femme au grand coeur! Quelle resilience pour survivre a tout ca. Cote patriotique, on celebrait (la on peut penser ce qu'on veut, il y eut de la propagande mais ce que j'admire c'est le courage et l'integrite de ces femmes) l'apport des vietnamiennes a la resistance (envers l'occupation francaise et les americains bien sur). Il y eut des heroines aussi jeunes que 14-15 ans qui ont combattu activement au peril de leur vie pour tacher de conserver l'independance de leur pays. Engagement et determination incroyable pour de centaines de femmes, soldates, infirmieres, espionnes, travailleuses qui creusaient des tranchees ou reparaient des routes endommagees par les bombardements. Ce qui me frappe, c'est a quel point il est ardu de faire descendre les Quebecois dans la rue , de les decoller de leur TV pour aller protester...
Bref je suis sortie de ce musee sonnee, ebranlee.
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