mardi 3 juillet 2012

Please do not step on the toilet seat

Bankok est une petulante jeune fille en mini-jupe et talons hauts (avec des mollets d'acier).
Bankok est une fourmiliere, une megalopole, une etuve et un concentre d'urbanisme en folie.
Bankok en juillet est un lieu dantesque,  parfait pour les gens a sang froid  ou les masochistes.
Certainement pas une place pour moi. (Le titre de cette page est une affiche vue dans les toilettes.)

Le premier juillet, ce fut un enieme trajet de 10h de bus pour venir ici du Cambodge, pays ou les pushers sont extraordinairement polis (wanna get high, lady?). Pour conclure, encore quelques scenes variees vues a Siem Reap: touriste japonaise avec des gants blancs jusqu'aux coudes (pour eviter de bronzer), voisins qui se lavent a la pompe commune, dehors (en sarong), gamins tout nus qui grimpent dans un arbre et sautent dans la riviere, 15 pieds plus bas, maman a velo avec ses trois enfants en bas age (un sur la barre devant elle, les deux autres sur le porte-bagage, pas attaches),  papa a moto avec quatre bambins (dont une fillette debout sur le banc pour prendre moins de place) et finalement, vu  a l'aube deux jeunes moinillons d'une dizaine d'annees mendier dignement , offrant leurs prieres et benedictions aux gens qui leur font un don.

Je voudrais en profiter pour faire un HOMMAGE AU CHARME DISCRET DES MOINES:
avec leur tete rasee, leur tunique decouvrant une epaule et leurs yeux rieurs, avec leur visage rond comme la lune dont emane une reelle aura de bonte, de douceur et de modestie, ils degagent un charisme gracieux et ambigu, une sorte de virilite feutree qui a quelque chose de reconfortant.  (Je n'ai pas l'intention d'en defroquer un seul, je me contente d' observer). Leur mode de vie epure et ordonne, fait d'etude et de meditation, semble apporter de la beaute autour d'eux.Voila! Merci a vous d'etre des phares de serenite...

DONC, me voici me voila a suer comme dans un sauna, cernee par une chaleur humide qui rend les vetements poisseux et fait de l'air climatise une necessite vitale! J'ai choisi de me gater, j'habite un hotel moderne et impeccable a 11$, ou je partage une chambre-dortoir avec sept autres demoiselles. C'est plus cher que les "trous a rat" deprimants de Kao San Road mais, o merveille, il y a de la clim. de 18h a 11h du matin, ce qui garantit une nuit paisible et reparatrice  a l'abri du boum-boum des bars. Chouette!

Maintenant, je vais tenter de vous expliquer le pourquoi de mon aversion pour la chaleur intense.
Je veux bien etre rouge comme une tomate, sentir le swing, etre obligee de laver mes vetements a tous les jours; je veux bien boire trois-quatre litres d'eau quotidiennement et  faire une sieste pour eviter la fournaise de midi, j'accepte de bonne grace d'avoir des taches pigmentaires a cause du soleil, d'etre contrainte de prendre des electrolytes et de me promener avec un chapeau ou une ombrelle, oui je veux bien mettre des manches longues pour eviter le coup de chaleur et marcher a l'ombre,  me menager et eviter les efforts violents; bref  je veux bien moderer mes transports et marcher plus lentement...

MAIS j'accepte difficilement l'impact de la canicule sur ma psyche. Car tout mon temperament s'en trouve affecte.  En effet, a Quebec je suis une femme dynamique, enthousiaste et entreprenante, qui peut abattre une somme considerable de taches dans une journee et avoir encore assez d'energie pour aller danser le soir venu. En Asie, c'est une autre Marika qui se promene trainant les pieds avec lourdeur, une femme  molle et lethargique, qui a du mal a se concentrer et a prendre des decisions; qui a tendance a prendre du poids (pouvant difficilement faire du sport);  un peu moins sociable et optimiste.

C'est la que je realise que le climat contribue a faconner ma personnalite! Car non seulement j'ai  l'impression que la chaleur me draine, que je n'ai plus de moelle dans les os et que mes muscles sont en caoutchouc flasque, mais en plus je n'ai parfois carrement pas envie de quitter le lit. Ici, a Bankok, je n'aurais jamais le guts d'etre travailleur autonome et de faire les demarches necessaires a une vie active. Je serais une larve vautree sur des coussins a manger de la creme glacee en lisant des romans a l'abri du soleil, les rideaux tires! Voila, j'espere que c'est plus clair a present?  Ah, pedaler a velo en automne, avec une petite laine et un vent frais sur le visage, quel fantasme! ! !

Mon premier jour en Thailande  fut consacre a deposer ma demande de renouvellement de visa pour l'Inde, demarche qui peut prendre jusqu'a six jours ouvrables, donc me voici en stand-by,  je ne pourrai quitter la ville qu'avec mon passeport en poche. Puis, en apres-midi, apres quelques tentatives infructueuses,
 j'ai reussi a retrouver mon amie Annelise, une Francaise au grand coeur rencontree a Puri au Bengale il y a plusieurs mois. Nous avons eu deux heures pour nous mettre a jour et esperons nous recroiser ...
qui sait sur quel continent?! J'ai eu du plaisir a manger mon premier pad thai dans une echoppe de rue et a prendre le sky train, hyper efficace, climatise et moderne a l'exces, d'une proprete aveuglante (aucun graffiti ici), un agent de securite sur chaque plateforme pour s'assurer du bon deroulement des operations!

Aujourd'hui, 3 juillet, j'ai visite le Bankok art and culture center, un lieu qui a le merite d'etre gratuit, climatise et de presenter des expo d'art contemporain dans un building tout neuf en forme de spirale qui rappelle le musee Guggenheim a New York. Une tranche de bon temps. Puis, je suis allee au centre d'achat voisin,
 repute pour son "food court", et j'ai capote! Dans le sens que c'etait bruyant, abrutissant et incroyablement cher. Des trucs tout simples, tels creme solaire ou parapluie, qui dans d'autres pays coutent 2-3$ sont ici vendus 8-10$, help!  Que vais-je bien pouvoir faire ici pendant une semaine, avec un cout de la vie pareil?
Je me sens un peu prisonniere et melancolique. Meme le cinema n'est pas interessant, avec des blockbusters americains! Demain, je vais tenter de me lever tot pour voir temples et palais royal avant le gros de la canicule. Inernet et la lecture me sauvent la vie quand je n'en peux plus de la cohue des rues.
Le plan, quand j'aurai mon visa, est de m'evader en direction d'une ile recluse: a moi la plage et les palmiers!

En terminant, cette citation d'un auteur dont le nom m'echappe:
EXISTER EST UN FAIT, VIVRE EST UN ART.

(...voyager aussi!)











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