Ce titre est l'authentique nom d'une quincaillerie a Kolkota, mais ce texte aurait bien pu s'intituler: la patience millenaire des escargots, tant les transports furent laborieux en sol indien...
Le 13 juillet, je me reveille a l'aube et prend le sky train, le metro puis encore un autre train pour arriver a l'aeroport de Bankok et tout se passe aisement. Je dors meme un peu dans l'avion.
A Kolkota, je suis heurtee de plein fouet par la chaleur, c'est pire qu'en Thailande, un veritable four...Gargh!
Mon premier objectif est d'aller a la gare m'acheter au plus sacrant un billet de train pour Delhi. Un touriste bien intentionne me dit que ce n'est pas l'endroit, qu'il y a un bureau special pour les touristes. Je ne trouve pas ca logique et ne sais que croire, je prends un taxi pour la gare pour en avoir le coeur net et je perds pres de 2h a faire la queue dans un dedale de comptoirs (Howra Junction est une fourmiliere geante) pour finir par me faire dire qu'effectivement il m'est impossible de me procurer un billet de train a la gare...quelle absurdite!
Je poursuis mon parcours du combattant en suant a grosses gouttes, quasi assomee par la canicule avec mon sac a dos de 13kg. Je me dirige vers le ferry et, mal renseignee par la dame qui vend les billets, je pars dans le mauvais sens et perd encore une heure avant d'aboutir au dit bureau, qui est pres de fermer. Je grince des dents car dans mon petit plan j'aurais souhaite partir le soir meme. Je reussis a avoir mon tour et il n'y a plus de billets avant le lendemain soir. Soit, je m'incline mais je manque de liquidite pour payer. Lorsque j'avais essaye d'aller au guichet de la gare, des gardes armes etaient en train de le vider. Je cours essayer cinq guichets et tous refusent mes cartes, du jamais vu!!! Resignee, je me dis tant pis...La loi de Murphy s'acharne sur moi. Le monsieur derriere le comptoir finit par accepter de l'argent americain, ouf, j'ai mon billet: petite victoire sur le chaos.
J'ai deja mentionne qu'en Inde, la mort est assez presente, eh bien ce premier soir j'ai vu un cadavre. Scene etrange, presque surrealiste: dans ce que je croyais etre une maison privee dont une immense porte de garage etait ouverte sur la rue, je vois un homme decede dans un minuscule cercueil en bois, il est tellement serre dedans que ca donne un air drolatique au tableau et des hommes placent des bandes de tissu blanc autour de sa tete (pour proteger le corps lors du transport sans doute). Le lendemain je constaterai que la batisse abrite une entreprise de pompes funebres, mais ca n'avait l'air de rien; aucun luxe la-dedans, ca avait l'air d'un cabanon ou d'une shop de mecanicien...Bizarre! Je demande mon chemin a une jeune fille et l'homme qui l'accompagne (son mari ou son pere, je n'en sais rien) repond a sa place avec un ton pince: I do not like to speak english because my pure language is Bengali! Merci pour l'accueil mon frere et j'espere qu'un jour tu iras au Quebec et qu'on te repondra: desole mais ma langue est le francais et je suis trop fier pour m'abaisser a parler la langue de l'ennemi.... Non mais! Decidement, ce n'est pas mon jour.
Le soir tombe, il pleut, j'ai faim et je suis fatiguee. J'arrive a un centre bouddhiste qui loue des chambres pas cheres aux touristes: c'est complet. Je trouve que ma journee tourne a l'epreuve d'endurance et je les supplie presque de me trouver un espace, fut-ce dans un placard! En fin de compte, apres une longue hesitation, on me donne pour deux dollars la cle du dortoir, ou je serai la seule occupante; nom de Shiva, on dirait qu'il n'ont plus fait le menage depuis la mort de Gandhi! C'est vraaaaiment crotte et les matelas sont durs et puants mais je decide de faire contre mauvaise fortune bon coeur, la nuit est tombee et je n'ai plus l'energie de chercher.
Je dois tout de meme manger, je sors donc en trainant les pieds et aboutis dans un boui-boui a l'hygiene plus que rudimentaire ( tout, incluant les cuisiniers, est recouvert d'une douteuse couleur gris-brun) mais je prie pour ne pas etre malade et avale en vitesse un plat de riz aux lentilles a vingt-cinq cennes! Mon sommeil sera agite et inconfortable; je dors en pointille, troublee par l'absence d'oreiller, la chaleur atroce, les maringouins et le ventilateur aussi bruyant qu'un avion a helice du siecle dernier.Je me reveille en compote, j'ai mal partout, et j'ai bien du temps a tuer avant mon depart. Je lis jusqu'a l'heure du check-out, puis marche une bonne trotte a la recherche d'un internet, chose rare dans ce quartier.
J'arrive a la gare une heure avant mon depart pour etre a l'aise et j'apprends que le train aura du retard; resultat je vais passer cinq heures assise par terre dans une salle d'attente ou un haut parleur qui rend fou sonne et annonce tous les trains, donc aucun silence ni tranquilite; les gens campent et piquent-niquent en famille, ca a un certain charme dans un sens mais c'est pas de tout repos! Je stresse un peu en pensant que je vais arriver a Delhi a minuit mais je me dis: on verra!
Le trajet va durer trente heures, je me suis paye l'air climatise donc c'est confortable et je fraternise avec un ingenieur Sikh de Chandigarth, fort sympathique. La cause du retard est un accident survenu il y a deux jours: nous avons vu les wagons de charbon renverses en cours de route et les gens affaires a nettoyer. Finalement, la deuxieme nuit je ne dors pas car j'ai peur de manquer l'arret, et le train arrive a trois heures du matin, pas genial! J'essaie de savoir a quelle gare on est (il y en a deux) et je recois des infos contradictoires. A partir de la, un rickshaw peu scrupuleux me fait croire qu'on est loin du centre et il tourne en rond pour me demander plus d'argent (je m'en rends compte le lendemain). La cerise sur le sundae, c'est que j'ai mal note le nom de l'hotel ou je dois rejoindre Asif et je n'ai pas de telephone pour le contacter, j'aboutis dans un autre guest house, m'ecroule et me fait reveiller une heure plus tard par mon ami inquiet qui m'a cherche toute la nuit le pauvre! Tout finit bien, mais j'ai paye ma chambre pour rien. Je pars de la pour aller dans l'autre endroit, plus confortable.
Delhi ne me seduit pas du tout, au premier (et rapide) coup d'oeil. J'achete des vetements decents (tuniques a manches longues pour respecter les criteres musulmans), on visite un tout petit peu (bazar pres d'une mosquee) et il y a plein d'hindous qui preparent une fete pour le soir; il y a des processions avec percussions et chants, c'est colore et joyeux. On arrive a l'arret de bus, on attend deux heures et deception, l'autobus est moins confortable que promis. Ce sera presque impossible de dormir, d'autant plus qu'a 22h, on nous inflige un navet de film, ultra violent, volume au maximum. (A quoi ils pensent???) This is India!
On arrive a Jammu a 8h du matin, on repart a 9h dans un minivan, la sueur toujours au rendez-vous.
En tout, on met 12h pour parcourir les 300km jusqu'a Sri Nagar. Au debut la route est en lacets serres, et a la fin ce sont les embouteillages. Long mais plus confortable que le bus et beau paysage. La famille habite une maison un peu rustique en bois et en brique, avec cuisine a l'ancienne (tout se fait accroupi par terre, la preparation, la vaisselle et le repas). Les parents d'Asif cohabitent depuis toujours avec la famille elargie: oncle et tante, cousins et cousines.
Le lendemain, nous assistons a un evenement tres traditionnel: la ceremonie d'engagement d'une de ses cousines. Il s'agit d'un mariage arrange. La fiancee a vu son futur epoux une seule fois, et si je me souviens bien elle ne le reverra pas avant un an, date du mariage. ( Ils appellent cette fete "muslim function").
Arrives a 9h du matin, nous tombons en plein abattoir: des bouchers sont sur place et egorgent et depecent les moutons dans la cour. Une immense flaque de sang s'accumule a nos pieds et trois agneaux vivants attendent leur tour dans un coin. (Je m'efforce de ne pas trop regarder.)
Je suis chaleureusement accueillie, et les jeunes, qui parlent bien anglais, s'occupent de moi. La journee va s'ecouler lentement, ponctuee de petites taches et de moments rituels jusqu'a l'apotheose du soir, ou la promise recoit la visite de la famille de son mari. Les kashmiris sont d'intarissables placoteux, ils rient et se taquinent beaucoup. Ca n'a rien de guinde, tout se fait dans la bonne humeur. Les femmes entonnent des chants de benediction pour la mariee et on joue des percussions. A un moment donne, elles etaient debout, bras-dessus bras-dessous et se balancaient en fredonnant. Bien que je ne puisse chanter les paroles, elles m'ont incluse dans leur cercle, c'etait emouvant et plein de coeur.
Au souper, on mange assis par terre et tous dans un plat commun, avec la main droite. Il y eut environ 14 plats de viande differents qui seront servis, et il y en aura 21 au mariage. Ils sont ferocement carnivores: difficile pour eux de passer une journee sans poulet ou agneau. Ils mangent des quantites enormes de riz ( 15kg par personne par mois en moyenne, soit plus d'une livre par jour!) A ma grande surprise, ce sont les jeunes hommes qui font le service. Ils s'activent toute la journee, ne chomant pas. Ils boivent du the ultra sale, c'est tough pour une occidentale! Mais dans l'ensemble je vais me regaler au cours des douze jours que je passerai la-bas. J'apprends quelques mots, par-ci par-la.
La future mariee a les mains et les pieds magnifiquements peints au henne, et en fin de journee on la pare, la maquille et la coiffe et elle est metamorphosee en princesse des mille et une nuits! Vers 22h l'autre famille arrive, on leur sert the, gateau et cadeaux. Cette partie-la etant plus formelle, je n'y ai pas assiste. Je me suis endormie en compagnie des ados vers minuit et demie, et vers 2h tout etait fini et nous sommes retournes a la maison. J'aime le depouillement de leurs maisons; ce sont des as de la simplicite. Outre des coussins, des televisions et de minces matelas qu'on deroule pour dormir, pas de gros meubles en vue! Ni table, ni chaise, ni bibliotheque. Des etageres sont encastrees a meme les murs, degageant l'espace. Voila! Inspirant.
Le lendemain est une journee relax, on retourne chez le grand oncle et les gens nettoient la maison en bavardant. Mon aide est refusee, je suis touchee par la gentillesse et la sollicitude dont je fais l'objet.Meme le vieux que je trouvais bougon et severe au debut m'a adoptee, et voulait m'inviter a rester chez eux plus longtemps. Je leur ai dit que mon deuxieme prenom est Sarah, ce qui les ravit et donc parfois ils m'appellent ainsi (nom musulman).En apres-midi, Asif m'emmene voir Dal Lake, une grande etendue d'eau au centre de la ville, ou plus de 1400 "houseboats" (hotel-bateau) attendent les touristes. C'est magnifique, entoure de montagnes. Je visite un temple au sommet d'une colline.
Je vous laisse en plan avec une citation:
If you do not understand my silence, you will not understand my words.
Le 13 juillet, je me reveille a l'aube et prend le sky train, le metro puis encore un autre train pour arriver a l'aeroport de Bankok et tout se passe aisement. Je dors meme un peu dans l'avion.
A Kolkota, je suis heurtee de plein fouet par la chaleur, c'est pire qu'en Thailande, un veritable four...Gargh!
Mon premier objectif est d'aller a la gare m'acheter au plus sacrant un billet de train pour Delhi. Un touriste bien intentionne me dit que ce n'est pas l'endroit, qu'il y a un bureau special pour les touristes. Je ne trouve pas ca logique et ne sais que croire, je prends un taxi pour la gare pour en avoir le coeur net et je perds pres de 2h a faire la queue dans un dedale de comptoirs (Howra Junction est une fourmiliere geante) pour finir par me faire dire qu'effectivement il m'est impossible de me procurer un billet de train a la gare...quelle absurdite!
Je poursuis mon parcours du combattant en suant a grosses gouttes, quasi assomee par la canicule avec mon sac a dos de 13kg. Je me dirige vers le ferry et, mal renseignee par la dame qui vend les billets, je pars dans le mauvais sens et perd encore une heure avant d'aboutir au dit bureau, qui est pres de fermer. Je grince des dents car dans mon petit plan j'aurais souhaite partir le soir meme. Je reussis a avoir mon tour et il n'y a plus de billets avant le lendemain soir. Soit, je m'incline mais je manque de liquidite pour payer. Lorsque j'avais essaye d'aller au guichet de la gare, des gardes armes etaient en train de le vider. Je cours essayer cinq guichets et tous refusent mes cartes, du jamais vu!!! Resignee, je me dis tant pis...La loi de Murphy s'acharne sur moi. Le monsieur derriere le comptoir finit par accepter de l'argent americain, ouf, j'ai mon billet: petite victoire sur le chaos.
J'ai deja mentionne qu'en Inde, la mort est assez presente, eh bien ce premier soir j'ai vu un cadavre. Scene etrange, presque surrealiste: dans ce que je croyais etre une maison privee dont une immense porte de garage etait ouverte sur la rue, je vois un homme decede dans un minuscule cercueil en bois, il est tellement serre dedans que ca donne un air drolatique au tableau et des hommes placent des bandes de tissu blanc autour de sa tete (pour proteger le corps lors du transport sans doute). Le lendemain je constaterai que la batisse abrite une entreprise de pompes funebres, mais ca n'avait l'air de rien; aucun luxe la-dedans, ca avait l'air d'un cabanon ou d'une shop de mecanicien...Bizarre! Je demande mon chemin a une jeune fille et l'homme qui l'accompagne (son mari ou son pere, je n'en sais rien) repond a sa place avec un ton pince: I do not like to speak english because my pure language is Bengali! Merci pour l'accueil mon frere et j'espere qu'un jour tu iras au Quebec et qu'on te repondra: desole mais ma langue est le francais et je suis trop fier pour m'abaisser a parler la langue de l'ennemi.... Non mais! Decidement, ce n'est pas mon jour.
Le soir tombe, il pleut, j'ai faim et je suis fatiguee. J'arrive a un centre bouddhiste qui loue des chambres pas cheres aux touristes: c'est complet. Je trouve que ma journee tourne a l'epreuve d'endurance et je les supplie presque de me trouver un espace, fut-ce dans un placard! En fin de compte, apres une longue hesitation, on me donne pour deux dollars la cle du dortoir, ou je serai la seule occupante; nom de Shiva, on dirait qu'il n'ont plus fait le menage depuis la mort de Gandhi! C'est vraaaaiment crotte et les matelas sont durs et puants mais je decide de faire contre mauvaise fortune bon coeur, la nuit est tombee et je n'ai plus l'energie de chercher.
Je dois tout de meme manger, je sors donc en trainant les pieds et aboutis dans un boui-boui a l'hygiene plus que rudimentaire ( tout, incluant les cuisiniers, est recouvert d'une douteuse couleur gris-brun) mais je prie pour ne pas etre malade et avale en vitesse un plat de riz aux lentilles a vingt-cinq cennes! Mon sommeil sera agite et inconfortable; je dors en pointille, troublee par l'absence d'oreiller, la chaleur atroce, les maringouins et le ventilateur aussi bruyant qu'un avion a helice du siecle dernier.Je me reveille en compote, j'ai mal partout, et j'ai bien du temps a tuer avant mon depart. Je lis jusqu'a l'heure du check-out, puis marche une bonne trotte a la recherche d'un internet, chose rare dans ce quartier.
J'arrive a la gare une heure avant mon depart pour etre a l'aise et j'apprends que le train aura du retard; resultat je vais passer cinq heures assise par terre dans une salle d'attente ou un haut parleur qui rend fou sonne et annonce tous les trains, donc aucun silence ni tranquilite; les gens campent et piquent-niquent en famille, ca a un certain charme dans un sens mais c'est pas de tout repos! Je stresse un peu en pensant que je vais arriver a Delhi a minuit mais je me dis: on verra!
Le trajet va durer trente heures, je me suis paye l'air climatise donc c'est confortable et je fraternise avec un ingenieur Sikh de Chandigarth, fort sympathique. La cause du retard est un accident survenu il y a deux jours: nous avons vu les wagons de charbon renverses en cours de route et les gens affaires a nettoyer. Finalement, la deuxieme nuit je ne dors pas car j'ai peur de manquer l'arret, et le train arrive a trois heures du matin, pas genial! J'essaie de savoir a quelle gare on est (il y en a deux) et je recois des infos contradictoires. A partir de la, un rickshaw peu scrupuleux me fait croire qu'on est loin du centre et il tourne en rond pour me demander plus d'argent (je m'en rends compte le lendemain). La cerise sur le sundae, c'est que j'ai mal note le nom de l'hotel ou je dois rejoindre Asif et je n'ai pas de telephone pour le contacter, j'aboutis dans un autre guest house, m'ecroule et me fait reveiller une heure plus tard par mon ami inquiet qui m'a cherche toute la nuit le pauvre! Tout finit bien, mais j'ai paye ma chambre pour rien. Je pars de la pour aller dans l'autre endroit, plus confortable.
Delhi ne me seduit pas du tout, au premier (et rapide) coup d'oeil. J'achete des vetements decents (tuniques a manches longues pour respecter les criteres musulmans), on visite un tout petit peu (bazar pres d'une mosquee) et il y a plein d'hindous qui preparent une fete pour le soir; il y a des processions avec percussions et chants, c'est colore et joyeux. On arrive a l'arret de bus, on attend deux heures et deception, l'autobus est moins confortable que promis. Ce sera presque impossible de dormir, d'autant plus qu'a 22h, on nous inflige un navet de film, ultra violent, volume au maximum. (A quoi ils pensent???) This is India!
On arrive a Jammu a 8h du matin, on repart a 9h dans un minivan, la sueur toujours au rendez-vous.
En tout, on met 12h pour parcourir les 300km jusqu'a Sri Nagar. Au debut la route est en lacets serres, et a la fin ce sont les embouteillages. Long mais plus confortable que le bus et beau paysage. La famille habite une maison un peu rustique en bois et en brique, avec cuisine a l'ancienne (tout se fait accroupi par terre, la preparation, la vaisselle et le repas). Les parents d'Asif cohabitent depuis toujours avec la famille elargie: oncle et tante, cousins et cousines.
Le lendemain, nous assistons a un evenement tres traditionnel: la ceremonie d'engagement d'une de ses cousines. Il s'agit d'un mariage arrange. La fiancee a vu son futur epoux une seule fois, et si je me souviens bien elle ne le reverra pas avant un an, date du mariage. ( Ils appellent cette fete "muslim function").
Arrives a 9h du matin, nous tombons en plein abattoir: des bouchers sont sur place et egorgent et depecent les moutons dans la cour. Une immense flaque de sang s'accumule a nos pieds et trois agneaux vivants attendent leur tour dans un coin. (Je m'efforce de ne pas trop regarder.)
Je suis chaleureusement accueillie, et les jeunes, qui parlent bien anglais, s'occupent de moi. La journee va s'ecouler lentement, ponctuee de petites taches et de moments rituels jusqu'a l'apotheose du soir, ou la promise recoit la visite de la famille de son mari. Les kashmiris sont d'intarissables placoteux, ils rient et se taquinent beaucoup. Ca n'a rien de guinde, tout se fait dans la bonne humeur. Les femmes entonnent des chants de benediction pour la mariee et on joue des percussions. A un moment donne, elles etaient debout, bras-dessus bras-dessous et se balancaient en fredonnant. Bien que je ne puisse chanter les paroles, elles m'ont incluse dans leur cercle, c'etait emouvant et plein de coeur.
Au souper, on mange assis par terre et tous dans un plat commun, avec la main droite. Il y eut environ 14 plats de viande differents qui seront servis, et il y en aura 21 au mariage. Ils sont ferocement carnivores: difficile pour eux de passer une journee sans poulet ou agneau. Ils mangent des quantites enormes de riz ( 15kg par personne par mois en moyenne, soit plus d'une livre par jour!) A ma grande surprise, ce sont les jeunes hommes qui font le service. Ils s'activent toute la journee, ne chomant pas. Ils boivent du the ultra sale, c'est tough pour une occidentale! Mais dans l'ensemble je vais me regaler au cours des douze jours que je passerai la-bas. J'apprends quelques mots, par-ci par-la.
La future mariee a les mains et les pieds magnifiquements peints au henne, et en fin de journee on la pare, la maquille et la coiffe et elle est metamorphosee en princesse des mille et une nuits! Vers 22h l'autre famille arrive, on leur sert the, gateau et cadeaux. Cette partie-la etant plus formelle, je n'y ai pas assiste. Je me suis endormie en compagnie des ados vers minuit et demie, et vers 2h tout etait fini et nous sommes retournes a la maison. J'aime le depouillement de leurs maisons; ce sont des as de la simplicite. Outre des coussins, des televisions et de minces matelas qu'on deroule pour dormir, pas de gros meubles en vue! Ni table, ni chaise, ni bibliotheque. Des etageres sont encastrees a meme les murs, degageant l'espace. Voila! Inspirant.
Le lendemain est une journee relax, on retourne chez le grand oncle et les gens nettoient la maison en bavardant. Mon aide est refusee, je suis touchee par la gentillesse et la sollicitude dont je fais l'objet.Meme le vieux que je trouvais bougon et severe au debut m'a adoptee, et voulait m'inviter a rester chez eux plus longtemps. Je leur ai dit que mon deuxieme prenom est Sarah, ce qui les ravit et donc parfois ils m'appellent ainsi (nom musulman).En apres-midi, Asif m'emmene voir Dal Lake, une grande etendue d'eau au centre de la ville, ou plus de 1400 "houseboats" (hotel-bateau) attendent les touristes. C'est magnifique, entoure de montagnes. Je visite un temple au sommet d'une colline.
Je vous laisse en plan avec une citation:
If you do not understand my silence, you will not understand my words.
Colossal!
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