Le 4 novembre au matin, je suis chiffonnee et irritable. J'ai tres peu dormi a cause d'une douleur grandissante a l'oreille ( la veille, j'avais a peine pu mastiquer tant c'etait enfle!) Direction: hopital en taxi, et o chance inouie, j'ai vu une femme medecin qui parlait anglais et en moins de trente minutes, j'avais en poche les medicaments qui allaient me permettre de prendre l'avion en toute securite dans quelques jours.
Je suis ensuite allee au palais royal assister a une seance de danse traditionnelle, envoutante et lente a souhait. Les femmes sont belles et gracieuses, leurs gestes precis et mesures, tout en subtilite et sobriete. Le gamelan (ensemble de percussions propre a l'Indodesie) acheve de m'hypnotiser en douceur. Je passe pas mal de temps sur internet ce jour-la. Je discute avec des etudiants du secondaires, ils adorent parler anglais. Ensuite, je lis dans ma chambre et me repose en profitant de la piscine (sans mettre ma tete a l'eau evidemment). Le soir, j'assiste a un spectacle de marionnettes (theatre d'ombres): une curiosite mais qui perd de son attrait apres une heure, etant donne que la narration est en indonesien et le jeu est visuellemtn tres statique; ajoutez a cela une Marika qui manque de sommeil et vous obtenez une spectatrice somnolente!
Un matin, je me leve a 4h30 pour aller a Borobudur, un site bouddhiste ancien et assez imposant mais pas si epoustouflant apres avoir ete a Ankor Wat! Par contre, j'ai passe un agreable moment a bavarder avec une bande de jeunes etudiants, leur gentillesse et leur niveau d'anglais m'ont epatee. Ce jour-la, je quitte Yogya pour aller a Solo, epicentre de l'identite javanaise et lieu de tradition, bref une des villes les moins occidentalisees de l'ile. J'y vais en train, plutot agreable mais il fait terriblement chaud la-dedans, car il n'y a pas de ventilateur et les fenetres ne s'ouvrent que tres peu. Je m'amuse avec deux fillettes et somnole en lisant un roman policier. D'habitude je n'aime pas ce genre, mais je dois avouer que ce thriller est reussi (Sophie Hanah).
Je prends le premier gite du bord, Mama homestay, correct sans plus. Je deambule au marche local et je ressens effectivement une atmosphere plus ancienne qu'ailleurs; il y a peu de touristes et beaucoup de personnes agees vetues de facon traditionnelle. J'assiste a une pratique: des dizaines d'enfants de tout age, garcons et filles, s'entrainent a danser des choregraphies typiques de Java ou de Bali. Un prof jase avec moi et m'explique que c'est assez populaire chez les jeunes. Heureusement, leur heritage culturel ne risque pas de disparaitre trop rapidement! Il y a aussi quelques adolescentes gracieuses et dynamiques qui font un truc plus moderne. Pour souper je me dorlote en allant dans un resto italien haut de gamme: mon plat de raviolis coute plus cher que ma chambre (!) mais oh la la quelle symphonie de saveurs! Il y a longtemps que j'avais goute du vrai pesto, du bon parmesan et quelque chose de si raffine a me mettre sous la dent...j'en suis presqu'emue!
Je fais un peu de yoga et de magasinage et visite rapidement le palais a l'abandon, oubliable! Je mets du temps a reperer un cybercafe, je m'y refugie quelques heures, avec les aleas d'une coupure de courant. Il fait vraiiiiment tres chaud, je suis vaincue, je n'ai pas l'energie d'en faire plus! J'ai vu un postier a moto, avec kit orange (sac, veste, moto et casque, ca frappe!), un travesti trop maquille qui quetait dans les commerces en chantant d'une voix peu convaincante et un duo voix-clavier qui assenait aux clients d'un petit resto exterieur leurs terribles chansons sentimentales. Je me paie encore un assez bon resto, chic et climatise, ce qui n'empeche pas un petit rongeur de froler mes pieds...je ne dis rien, a quoi bon? Un couple de jeunes asiatiques, beaux et richement vetus, attire mon attention: assis cote a cote sur une banquette, ils sont profondement absorbes chacun sur leur i-phone et ne s'adressent pas un mot pendant une bonne demi-heure...
Je prends un bus de nuit pour aller a Cemoro Lawang, petit village tres tranquille, voire ennuyant. Son seul charme est la fraicheur qui descend sur nous le soir venu (o jouissance) outre le fait que c'est le point de depart pour voir le Mont Bromo, un volcan en activite dans un paysage vaguement lunaire. Je me permets une biere, maintenant que les antibiotiques sont termines, puis me couche tot , car le lendemain a 4h mon jeune guide est au rendez-vous pour m'emmener a moto voir deux lieux fascinants.
D'abord le mont Penanjakan, ou je dois grimper un brin pour assister, avec une bande de joyeux lurons javanais fort bavards, au lever de soleil sur le Bromo et son voisin spectaculaire, le Balok (si ma memoire est bonne), un cone impressionnant et photogenique. Ensuite, en route pour aller mettre le nez dans le cratere fumant du volcan, assez inoubliable! Certains y vont a dos de cheval, moi je ne suis que trop contente de marcher et de monter des escaliers, ca fait du bien apres tous ces trajets de train et de bus. Au retour, Dian s'enerve un peu trop avec l'accelerateur et nous derapons dans le sable (ou plutot la suie) et la moto tombe au ralenti sur le cote, mais aucun mal car il a su controler la chute. Mon cowboy amateur se confond en excuses, il tient tout de meme a son pourboire...
Je fais mon sac en vitesse et espere avoir un transport assez tot car j'ai une longue journee de route devant moi pour aller a Bali. D'abord, je deniche un minibus local hyper lent qui m'emmene a Probbolingo, ou je dois acheter un billet de bus pour Den Pasar, puis je vais manger une bouchee et un homme arrive en gesticulant: miss, venez avec moi, votre autocar est en avance! -Quoi? Il est seulement 10h30 et on devait partir a midi...perplexe, je le suis et en effet, voila le bus; c'est bien la premiere fois que ca arrive! Heureusement qu'il m'a trouvee car c'etait le seul depart avant le lendemain. Certains touristes n'ont pas de siege, apparemment ils ont survendu. Enfin nous partons, helas l'air climatise fonctionne a une fraction de ses capacites, il fait...collant a bord. Mon voisin prend de la place et pue des pieds, c'est la vie. En apres-midi, une pause bienvenue: nous prenons le traversier pour changer d'ile, revoici Bali la douce, ca fait du bien de voir a nouveau l'ocean. Je suis soulagee de penser que les longs trajets terrestres sont derriere moi! En arrivant a Sanur, je partage un taxi avec un citoyen britannique, nous allons a Sanur et j'aboutis au meme hotel que l'an dernier et, par hasard, dans la meme chambre! La boucle est bouclee.
C'etait hier; aujourd'hui je suis a fond dans les preparatifs: lavage, derniers achats, provisions en vue des 24h de deplacement a venir, verifier les heures de vol, envoyer des courriels, mettre a jour mon blog, recevoir un dernier massage et savourer les derniers moments dans la chaleur dense et les somptueuses odeurs de frangipanier. Le voyage continue, je considere mon retour comme un autre chapitre, pas encore ecrit, de cette aventure a l'autre bout du monde.
Je suis ensuite allee au palais royal assister a une seance de danse traditionnelle, envoutante et lente a souhait. Les femmes sont belles et gracieuses, leurs gestes precis et mesures, tout en subtilite et sobriete. Le gamelan (ensemble de percussions propre a l'Indodesie) acheve de m'hypnotiser en douceur. Je passe pas mal de temps sur internet ce jour-la. Je discute avec des etudiants du secondaires, ils adorent parler anglais. Ensuite, je lis dans ma chambre et me repose en profitant de la piscine (sans mettre ma tete a l'eau evidemment). Le soir, j'assiste a un spectacle de marionnettes (theatre d'ombres): une curiosite mais qui perd de son attrait apres une heure, etant donne que la narration est en indonesien et le jeu est visuellemtn tres statique; ajoutez a cela une Marika qui manque de sommeil et vous obtenez une spectatrice somnolente!
Un matin, je me leve a 4h30 pour aller a Borobudur, un site bouddhiste ancien et assez imposant mais pas si epoustouflant apres avoir ete a Ankor Wat! Par contre, j'ai passe un agreable moment a bavarder avec une bande de jeunes etudiants, leur gentillesse et leur niveau d'anglais m'ont epatee. Ce jour-la, je quitte Yogya pour aller a Solo, epicentre de l'identite javanaise et lieu de tradition, bref une des villes les moins occidentalisees de l'ile. J'y vais en train, plutot agreable mais il fait terriblement chaud la-dedans, car il n'y a pas de ventilateur et les fenetres ne s'ouvrent que tres peu. Je m'amuse avec deux fillettes et somnole en lisant un roman policier. D'habitude je n'aime pas ce genre, mais je dois avouer que ce thriller est reussi (Sophie Hanah).
Je prends le premier gite du bord, Mama homestay, correct sans plus. Je deambule au marche local et je ressens effectivement une atmosphere plus ancienne qu'ailleurs; il y a peu de touristes et beaucoup de personnes agees vetues de facon traditionnelle. J'assiste a une pratique: des dizaines d'enfants de tout age, garcons et filles, s'entrainent a danser des choregraphies typiques de Java ou de Bali. Un prof jase avec moi et m'explique que c'est assez populaire chez les jeunes. Heureusement, leur heritage culturel ne risque pas de disparaitre trop rapidement! Il y a aussi quelques adolescentes gracieuses et dynamiques qui font un truc plus moderne. Pour souper je me dorlote en allant dans un resto italien haut de gamme: mon plat de raviolis coute plus cher que ma chambre (!) mais oh la la quelle symphonie de saveurs! Il y a longtemps que j'avais goute du vrai pesto, du bon parmesan et quelque chose de si raffine a me mettre sous la dent...j'en suis presqu'emue!
Je fais un peu de yoga et de magasinage et visite rapidement le palais a l'abandon, oubliable! Je mets du temps a reperer un cybercafe, je m'y refugie quelques heures, avec les aleas d'une coupure de courant. Il fait vraiiiiment tres chaud, je suis vaincue, je n'ai pas l'energie d'en faire plus! J'ai vu un postier a moto, avec kit orange (sac, veste, moto et casque, ca frappe!), un travesti trop maquille qui quetait dans les commerces en chantant d'une voix peu convaincante et un duo voix-clavier qui assenait aux clients d'un petit resto exterieur leurs terribles chansons sentimentales. Je me paie encore un assez bon resto, chic et climatise, ce qui n'empeche pas un petit rongeur de froler mes pieds...je ne dis rien, a quoi bon? Un couple de jeunes asiatiques, beaux et richement vetus, attire mon attention: assis cote a cote sur une banquette, ils sont profondement absorbes chacun sur leur i-phone et ne s'adressent pas un mot pendant une bonne demi-heure...
Je prends un bus de nuit pour aller a Cemoro Lawang, petit village tres tranquille, voire ennuyant. Son seul charme est la fraicheur qui descend sur nous le soir venu (o jouissance) outre le fait que c'est le point de depart pour voir le Mont Bromo, un volcan en activite dans un paysage vaguement lunaire. Je me permets une biere, maintenant que les antibiotiques sont termines, puis me couche tot , car le lendemain a 4h mon jeune guide est au rendez-vous pour m'emmener a moto voir deux lieux fascinants.
D'abord le mont Penanjakan, ou je dois grimper un brin pour assister, avec une bande de joyeux lurons javanais fort bavards, au lever de soleil sur le Bromo et son voisin spectaculaire, le Balok (si ma memoire est bonne), un cone impressionnant et photogenique. Ensuite, en route pour aller mettre le nez dans le cratere fumant du volcan, assez inoubliable! Certains y vont a dos de cheval, moi je ne suis que trop contente de marcher et de monter des escaliers, ca fait du bien apres tous ces trajets de train et de bus. Au retour, Dian s'enerve un peu trop avec l'accelerateur et nous derapons dans le sable (ou plutot la suie) et la moto tombe au ralenti sur le cote, mais aucun mal car il a su controler la chute. Mon cowboy amateur se confond en excuses, il tient tout de meme a son pourboire...
Je fais mon sac en vitesse et espere avoir un transport assez tot car j'ai une longue journee de route devant moi pour aller a Bali. D'abord, je deniche un minibus local hyper lent qui m'emmene a Probbolingo, ou je dois acheter un billet de bus pour Den Pasar, puis je vais manger une bouchee et un homme arrive en gesticulant: miss, venez avec moi, votre autocar est en avance! -Quoi? Il est seulement 10h30 et on devait partir a midi...perplexe, je le suis et en effet, voila le bus; c'est bien la premiere fois que ca arrive! Heureusement qu'il m'a trouvee car c'etait le seul depart avant le lendemain. Certains touristes n'ont pas de siege, apparemment ils ont survendu. Enfin nous partons, helas l'air climatise fonctionne a une fraction de ses capacites, il fait...collant a bord. Mon voisin prend de la place et pue des pieds, c'est la vie. En apres-midi, une pause bienvenue: nous prenons le traversier pour changer d'ile, revoici Bali la douce, ca fait du bien de voir a nouveau l'ocean. Je suis soulagee de penser que les longs trajets terrestres sont derriere moi! En arrivant a Sanur, je partage un taxi avec un citoyen britannique, nous allons a Sanur et j'aboutis au meme hotel que l'an dernier et, par hasard, dans la meme chambre! La boucle est bouclee.
C'etait hier; aujourd'hui je suis a fond dans les preparatifs: lavage, derniers achats, provisions en vue des 24h de deplacement a venir, verifier les heures de vol, envoyer des courriels, mettre a jour mon blog, recevoir un dernier massage et savourer les derniers moments dans la chaleur dense et les somptueuses odeurs de frangipanier. Le voyage continue, je considere mon retour comme un autre chapitre, pas encore ecrit, de cette aventure a l'autre bout du monde.
Journey's end...
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