mercredi 14 novembre 2012

The road never ends

Le 12 novembre vers 21h, j`ai pris un taxi pour l'aeroport de Den Pasar et en voyant le panneau: DEPART vols internationaux, j'ai senti mes tripes se contracter et c'est le coeur un peu lourd que j'ai effectue les diverses etapes qui menaient au decollage vers minuit. J'etais en avance, j'ai donc flane de-ci de-la en depensant mes dernieres roupies, pensive. Je ne me sens pas sereine.  J'avale des litres d'eau car un debut de mal de tete me taraude. (Mon sac a dos fait de l'embonpoint, il pese a present 17kg!)

Korean Airline a de la classe! Les agentes de bord sont ravissantes, tirees a quatre epingles avec leurs petits chignons et leurs jupes serrees.  La nourriture fut remarquable, nous avons meme eu un verre de vin rouge. Le premier troncon durait sept heures. J'ai regarde "Frisson des collines" et verse quelques larmes.

A Seoul, aeroport stylise et chic, je deguste un jus a la poire et au citron, un peu melancolique. Je m'etire les jambes avant le vol pour Toronto, le plus long (13 heures). Je trouve un ordinateur et Facebook a failli me faire rater l'embarquement, je me suis pointee 10 minutes avant le decollage! Acte (quasi) manque?
Durant ce trajet je cogite un peu trop, ne reussis pas a dormir, nerveuse. Je m'etourdis en regardant plus de films en une demi journee que dans la derniere annee: Out of Africa, Madagascar, un film de danse: a tout coup, je pleure! Je suis a fleur de peau.

J'arrive a Toronto dessechee, j`'ai mal aux yeux et la peau du visage me tire; j'ai une sale tronche et je me sens moche.  J'ai un petit moment de stress car je ne retrouve plus mon portefeuille, avec 200$ US dedans. Je fulmine en me disant "caline j'ai voyage un an dans des pays pauvres et ne me suis jamais fais voler, j'arrive ici et..." Oups! je ravale mes invectives: il etait dans une pochette que je ne connaissais pas (j'ai echange mon sac a dos avec celui de Dindin). Je prends un bon petit dejeuner, j'oublie mon journal de voyage dans le resto et la serveuse me retrouve pour me le rendre, j'apprecie le geste. Apres le repas, la fatigue me tombe dessus comme une tonne de ciment; je cogne des clous.

Le vol pour Montreal m'a paru durer cinq minutes car j'ai roupille, malgre le bebe qui braillait juste a cote. En posant le pied en sol Quebecois j'ai enfin la petite bouffee d'excitation et la joie d'etre de retour a la maison, alors que je n'avais rien ressenti a Toronto. Comme quoi le sentiment d'appartenance est visceralement relie au territoire connu. Je n'ai jamais pose les pieds dans l'ouest canadien, jamais vu les rocheuses, donc pour moi c'est un lieu inconnu, plutot lointain. Parait que c'est beau et oui j'aimerais y aller un jour certes, mais quand un Francais m'interpelle "He, la Canadienne!" ...va savoir mais ca m'agace. Je prefere entendre le mot qui rime avec framboise. La Quebecoise. (C'est plus sensuel, non?!)

Je prends un taxi, file chez Anne-Marie et me regale de l'air frais qui remplit mes poumons. Je suis contente de la revoir avec sa magnifique petite famille. Je me sens bien accueillie, comme toujours; chaleur humaine, bisous aux enfants et repas royal. Je suis abrutie de fatigue et je dors douze heures comme une marmotte chloroformee. Mon organisme est completement a l'envers, je suis un peu etourdie par le decalage horaire (treize heures de difference). Mais contente, finalement, oui....Home sweet home!

Bientot Quebec et un surcroit d'emotion, sans doute. J'ai envie de dire que ceci n'est pas la fin du voyage, puisque la vie au complet est une aventure; en tout cas je me souhaite d'avoir le courage de la vivre comme telle. Il y a des jours ou j'ai des paroles de U2 qui me trottent dans la tete "I still haven't found what I'm looking for..." et d'autres ou un grand eclat de rire  monte en moi devant le spectacle de la partie anxieuse de mon etre; c'est la fameuse blague du poisson qui cherche l'ocean, car en fin de compte, ce que je suis peut seul me combler.

"AS SOON AS YOU RESIDE WHOLLY IN YOURSELF,
 YOU HAVE THE WORLD."  

Sarah Jenkins


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